Pour terminer notre trilogie sur les errements du monde professionnel, comment ne pas nommer (mauvais jeux de mots inclus, ça va être limpide dans moins de pas longtemps – restez attentifs !) cette nouvelle mode des cérémonies de remises de récompenses, ces fameux awards, qui font florès à présent, comme si chaque entreprise devait à tout prix (encore un mauvais jeu de mots, je devrais consulter) recevoir le sien.
Depuis les innovation awards, jusqu’aux prix de l’entrepreneur de l’année, en passant par les marketeur de l’année, et autres sustainable awards, il devient de plus en plus difficile de comprendre ce qui pousse tout ce petit monde à s’autocongratuler. Et surtout, il devient strictement impossible de dissocier la récompense attribuée au mérite de celle attribuée au faciès, à l’envi… et soyons honnêtes, nous soupçonnons tous au moins quelques récipiendaires de l’une de ces prestigieuses palmes de se les être attribuées à eux-mêmes (les miracles de Photoshop…!), qui plus est sans daigner prendre la peine d’organiser un vrai semblant de cérémonie.
En plus de se tirer tous une balle dans le pied (parce que si tout le monde reçoit un prix, alors plus personne n’est vraiment récompensé), on dirait que ces organisateurs de cérémonies, prix, et autres awards, ont surtout décidé de se lancer dans une surenchère, dont l’issue est incertaine.
Je ne serais pas surpris de voir un jour sur LinkedIn la photo du vainqueur du Prix de la meilleure start-up située sur la rive droite de la rue Nestor Falise à Courcelles, ou encore l’annonce de la remise du non moins prestigieux Manager’s flat tire Touring Secours Award of the year félicitant le cadre moyen ayant réussi la plus belle crevaison de l’année sur sa béhème en leasing.
Si vous voulez connaître ma théorie : c’est le résultat d’une campagne marketing faramineuse de la part d’un fabriquant de trophées en verre et en cristal. Son fondateur doit être quasi-miliardaire aujourd’hui, et il mériterait sans conteste le prix du Produit inutile de la décennie. Haut la main.
Sur ce, si vous me cherchez, je suis au bistro, histoire de m’en faire décerner à moi aussi une petite…
A la semaine prochaine,
Kika