S’il fallait identifier seulement une fâcheuse habitude qui perdure au XXIe siècle sans que personne ne sache pourquoi – aux côtés des suspects trop évidents que sont l’utilisation de l’huile de palme dans la pâte à tartiner et l’usage de l’expression « asap » – je pense que nos regards se tourneraient sans doute assez rapidement vers tous ces idiots qui vont encore au bureau quand ils devraient manifestement se trouver au fond de leur lit avec une bouillotte, un litre de thé de thym et le dernier Marc Lévy (toujours pratique pour caler un meuble ou s’occuper en cas de flemme de méninges).
A l’ère des Internets et du télétravail, ces fâcheux individus qui viennent vous tousser sous les narines au milieu de l’open-space, tout en se prenant pour les nouveaux héros des temps modernes, sortes d’Hercule du monde capitaliste, font mine de ne pas savoir qu’en sus de mettre en péril le précieux vivre ensemble, leur comportement est totalement et irrémédiablement contre-productif. Toutes les études le montrent : les andouilles qui apportent au bureau leurs miasmes et autres fièvres de cheval sont non seulement improductifs (et donc quand même rémunérés à ne rien faire de bon, tout comme s’il étaient restés sous l’édredon), mais l’inévitable propagation de la maladie qui survient par la faute de leur héroïsme mal placé provoque une réaction en chaîne qui finit par coûter un véritable pactole aux entreprises.
A ce sujet, comme à l’évidence mes nombreux appels à réintroduire le principe de la quarantaine face à tout état grippal dans l’espace public resteront lettre morte, et bien que je ne sois pas spécialement germophobe, j’ai déjà pris les devants, et rédigé mes dernières volontés, pour le cas où un inconnu du département d’à côté se sentirait obligé de venir accomplir son devoir en dépit des quelques jolis bubons tout noirs repérés dans le reflet de la glace de sa salle de bain. Sans entrer dans les détails, j’ai par exemple prévu de faire don de l’ensemble de ma collection de CD et de DVD à l’Intercommunale de Gestion des Déchets du Brabant wallon, qui me semble être le seul organisme encore à même d’apprécier la valeur intrinsèque de ces nombreux trésors accumulés au fil des ans. Ma générosité étant sans bornes, mon écran plat 44 pouces Samsung ira quant à lui à la société philanthropique Récupel (oui, il a un pixel mort en plein milieu qui est excessivement énervant, je n’oserais l’offrir à mon pire ennemi). Pour le reste, mon testament qui-se-voudrait-spirituel est déjà en votre possession sur ce blog, je ne devrai donc même pas me faire plumer par un notaire !
Pour en revenir à cet épineux problème de salubrité publique, et le risque de pandémie qu’il fait courir au coeur de nos entreprises, une dernière petite remarque en passant, à l’intention de mes lecteurs du département « perceptions immédiates » de la police fédérale : mais non, mais non, cette petite poussée de fièvre Ebola n’est pas contagieuse, et ne saurait constituer un motif valable d’absentéisme au bureau. Allez hop, au boulot les traîne-savates !
Pour les autres, à la semaine prochaine !
Kika
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