Comment ne pas se sentir superbement floué en repensant à ses années d’apprentissage ?! Dans mon cas, 25 ans – un sacré nom de Zeus de quart de siècle ! – avant d’être lâché dans la nature avec enfin le droit de payer mes propres factures. Et personne – pas un parent, pas un enseignant, pas un éducateur, pas un prêtre au-dessus de tout soupçon – n’a daigné me dire un mot, me donner une leçon, sur les trois choses les plus importantes qui soient – et dont dépend manifestement toute chance d’accéder au bonheur avant que la mort ne s’empare de moi tel le chacal bondissant sur les restes sanguinolents de la délicate gazelle : les relations interpersonnelles, la poursuite du bonheur, et le choix délicat mais ô combien critique des valeurs qui devraient, un jour, constituer mes critères d’évaluation de la réussite dans la conduite des deux premières.
Mais de là à ouvrir un blog, résidu habituellement insipide d’une ère révolue des internets, certains se demanderont si l’auteur de ces quelques lignes n’aurait pas légèrement forcé sur l’infusion ayurvédique. Fallait-il vraiment en arriver à de tels expédients ? Ne pouvait-il se confier à un psychologue, à un coach de vie, ou même à la rigueur à un armurier ?
Certes, tous ces gens formidables auraient pu m’apporter quelques pistes intéressantes pour évacuer mon légitime courroux. Mais la plume virtuelle a un mérite que n’ont pas les trois individus susmentionnés : elle ne coûte pas un prépuce*. Juste un nom de domaine avec une extension grotesque, et un ordinateur personnel – outils de toutes façons indispensable pour rester informé des dernières actualités et visiter les sites thématiques destinés à vaincre la solitude de ce monde débraillé et dénué de sens.
Entre deux recherches très pertinentes sur la reproduction des homo sapiens en milieux protégés, votre guide dévoué – dont le nom d’emprunt est évidemment destiné à éviter la honte suprême à sa génitrice qui a déjà trop souffert de son humour con – vous proposera donc sur ce blog ses réflexions, toutes moins pertinentes les unes que les autres, sur des thèmes habituellement snobés par les médias mainstream. « Autoroutes : les squatteurs de la bande du milieu méritent-ils de vivre ? » ; « Le port du legging : impardonnable faute de goût, ou simple distraction ? » ; « A-t-on vraiment le droit de se moquer des infirmes ? Le cas de The Voice Belgique »… autant de sujets d’une importance cruciale que nous (mal)traiterons ici, avec un soupçon de mauvaise foi, dont l’usage est décrié mais pourtant si nécessaire à la santé mentale.
Qu’on se le dise : le bête est lâché**.
Kika
* Oui, « la peau du gland » est certes une expression sympathique, mais je la trouve un rien vulgaire pour un blog de cette qualité.
** Ne supposez jamais que les fautes d’orthographes en sont vraiment. Je fais très attention.